Réponse de l’AQIS face à la commercialisation des services du SPVM

05/02/2010 22:12

 

«Ce n’est plus les gens de sécurité qui jouent à la police, c’est rendu la police qui joue à la sécurité.»

 

Les priorités de la police de Montréal, qui souhaite commercialiser ses services pour se financer, comme le rapportait le Journal, hier, ont vivement fait réagir l’industrie de la sécurité, hier.

 

L’Association québécoise des intervenants en sécurité (AQIS), qui représente 200 firmes privées, a l’intention de sortir l’artillerie lourde pour s’opposer aux projets du SPVM.

 

Une plainte sera déposée au ministère de la Sécurité publique pour pratiquer illégalement des activités de sécurité, prévient l’AQIS. De plus, on envisage de s’adresser aux tribunaux pour réclamer une injonction interlocutoire.

 

Le concept de la police qui deviendra parfois à l’emploi de la ville, parfois à l’emploi de l’entreprise privée, risque de semer une confusion des genres, craint l’AQIS.

 

Police neutre

«Une police doit être neutre, dit le vice-président François Plaisance. Quand elle est engagée, quand elle est payée par une entreprise, elle perd sa neutralité. Ça n’a aucune raison d’être, ça ne se tient pas.»

 

De plus, l’association en a contre cette idée de demander aux policiers sur le terrain d’ouvrir les yeux aux opportunités d’affaires.

«Au lieu d’avoir 4 600 policiers, on va avoir 4 600 vendeurs, ironise M. Plaisance. Vont-ils donner des commissions à ceux qui vendent le plus ? On s’en va où avec ça ?»

 

M. Plaisance extrapole et s’interroge à savoir si les entreprises qui feront affaires avec des firmes privées en sécurité, plutôt qu’avec la police, seront aussi bien servies quand elles auront besoin de la police et composeront le 911.

 

Petits salariés en péril

Selon l’AQIS, les projets de commercialisation de la police de Montréal risquent de se buter à des problèmes de permis : il est nécessaire de détenir un permis du ministère pour faire de la sécurité, et un de la Régie du bâtiment pour installer des caméras de surveillance.

 

L’industrie craint que plusieurs firmes doivent fermer leurs portes devant cette «compétition déloyale». On risque ainsi de priver de travail des petits salariés des agences en faisant travailler davantage des policiers, en temps supplémentaire, eux qui gagnent déjà de bons salaires.

 

Source : Le Journal de Montréal

 

Liens : Association Québécoise de l’Industrie de la Sécurité (AQIS)